Lire une prise de sang ne s’improvise pas. Aussi un médecin interprète chaque bilan. Mais il peut être utile de savoir à quoi correspondent les différents résultats. Voici comment comprendre ce que signifient les principales analyses.
1. Le déroulement de la prise de sang
La prise de sang se réalise dans un laboratoire d’analyses à proximité. Aussi le professionnel vérifie votre identité, l’ordonnance. De plus il s’assure que vous êtes bien à jeun si nécessaire. Il pose un garrot, pique une veine avec une aiguille à usage unique, remplit plusieurs tubes, puis retire l’aiguille et place un pansement compressif. Vous devez appuyer quelques minutes pour éviter un hématome. Aussi on demande souvent de ne rien manger ni boire pendant les 12 heures précédant l’examen et d’éviter le tabac. Certains médicaments peuvent fausser les dosages. De surcroît, il faut toujours informer le professionnel de santé de vos traitements.
2. À quoi correspondent les valeurs de référence VR ?
Les valeurs de référence constituent des seuils qui permettent de savoir si un résultat est considéré comme normal ou non. On les calcule selon des moyennes qui varient en fonction du sexe, de l’âge, et de la technique du laboratoire. Ainsi un chiffre hors norme ne signifie pas systématiquement une maladie. Seul un médecin peut interpréter correctement un écart. Ces valeurs sont en général indiquées dans la colonne de droite du résultat.
3. Le dosage de la ferritine
La ferritine stocke le fer dans l’organisme. Elle permet la fabrication de l’hémoglobine, qui transporte l’oxygène.
- Un taux trop bas indique une carence en fer (anémie ferriprive), fréquente chez les femmes en période de règles abondantes, ou en cas d’alimentation pauvre en fer.
- Un taux trop élevé peut révéler une hémochromatose (surcharge génétique en fer), un alcoolisme chronique ou une inflammation persistante.
4. Le bilan inflammatoire sanguin
Deux dosages complémentaires évaluent l’inflammation :
- La vitesse de sédimentation VS : elle mesure la vitesse à laquelle les globules rouges se déposent au fond d’un tube. Une valeur élevée peut indiquer une inflammation, une infection ou une maladie chronique.
- La protéine C-réactive CRP : produite par le foie, elle augmente rapidement en cas d’inflammation aiguë (infection, poussée inflammatoire) et baisse vite dès que l’état s’améliore.
Ainsi Une VS et une CRP élevées orientent vers un processus inflammatoire actif.
5. Les résultats d’analyse glycémique
La glycémie mesure la concentration de sucre dans le sang. Ainsi on prend cette mesure à jeun ou après un repas (glycémie post-prandiale).
- Un taux inférieur à la norme peut révéler une hypoglycémie.
- Un taux supérieur à 1,26 g/L à jeun, répété deux fois, permet de poser un diagnostic de diabète.
De surcroît un test d’hyperglycémie provoquée (HGPO) s’avère parfois nécessaire pour confirmer un diabète gestationnel ou précoce.
6. Les résultats du bilan lipidique
Ce bilan mesure les graisses circulantes, utiles pour dépister un risque cardiovasculaire :
- Cholestérol total : élevé, il peut favoriser les plaques dans les artères.
- LDL-cholestérol : « mauvais cholestérol », à surveiller.
- HDL-cholestérol : « bon cholestérol », protecteur s’il est élevé.
- Triglycérides : issus de l’alimentation, stockés comme réserve d’énergie.
Par conséquent, les valeurs normales varient selon les antécédents. En général on vise un LDL < 1,6 g/L, des triglycérides < 1,5 g/L et un HDL > 0,4 g/L.
7. Les résultats du bilan rénal
Ce bilan évalue la fonction des reins :
- Créatinine : produite par les muscles, éliminée par les reins. Un taux trop élevé peut signaler une insuffisance rénale.
- Débit de filtration glomérulaire DFG : calculé à partir de la créatinine, il mesure la capacité des reins à filtrer.
- Urée : déchet issu des protéines alimentaires, elle augmente si les reins filtrent mal.
Ainsi une analyse d’urines peut compléter le bilan, en dosant la protéinurie ou l’albuminurie.
8. Les résultats du bilan hépatique
Ce bilan permet de vérifier le bon fonctionnement du foie :
- ALAT (TGP) et ASAT (TGO) : enzymes augmentées en cas d’atteinte hépatique, comme les hépatites ou la cirrhose.
- GGT et PAL : marquent une cholestase ou un alcoolisme chronique.
- Bilirubine : pigment jaune produit par la destruction des globules rouges. Un taux élevé peut provoquer une jaunisse et indiquer un foie fatigué.
Aussi il faut surveiller de près ces indicateurs qui orientent vers des pathologies hépatiques.
En conclusion, une prise de sang fournit des informations essentielles. Pour autant, seul votre médecin peut confirmer un diagnostic. En cas de doute, ne tentez jamais de vous auto-diagnostiquer sur la base d’un simple résultat de laboratoire.
Enfin connaissez la différence entre une pharmacie et une parapharmacie ?