Se faire soigner chez un kinésithérapeute constitue parfois une urgence après une entorse ou une opération. Mais une question revient sans cesse. Peut-on y aller sans passer par la case médecin ? Autrement dit, faut-il absolument une ordonnance pour consulter un kiné et être remboursé ?
L’ordonnance : le parcours classique en vigueur
Traditionnellement, consulter un kiné passait obligatoirement par une ordonnance médicale. Pour être remboursée, celle-ci devait mentionner un motif général comme « rééducation du membre inférieur ». D’autre part, l’ordonnance doit comporter les informations administratives avec la date et nom du médecin. Selon les cas, il s’agit d’apporter des précisions sur la séance de kiné comme « à domicile » ou « affection de longue durée » utiles pour le tiers payant. Depuis avril 2021, on a assoupli le cadre. Aussi les médecins n’ont plus pour obligation de préciser le nombre de séances ou les techniques à utiliser. Ainsi le kiné adapte alors librement la prise en charge en fonction de la prescription initiale. Si on précise une durée ou un nombre de séances, l’ordonnance peut même rester valable sans limite dans le temps.

L’Accès direct
Depuis la loi « RIST » votée en mai 2023 visant à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification, un changement majeur s’amorce. En effet, on peut consulter un kinésithérapeute sans ordonnance tout en bénéficiant du remboursement dans certains hôpitaux ou maisons de santé.
De plus et depuis juin 2024, 20 départements (par exemple le Tarn, l’Isère ou La Réunion) ont lancé une expérimentation. Dans ces zones, le kiné peut assurer jusqu’à 8 séances sans qu’un médecin n’ait posé de diagnostic. Et si ce diagnostic médical a déjà été établi, le nombre de séances n’est plus limité.

Conditions de remboursement
Pour se faire rembourser par l’Assurance Maladie, il faut réunir plusieurs conditions :
- Le kiné doit exercer dans une structure reconnue : centre de santé, hôpital, MSP …
- En accès direct, on ne peut faire 8 séances maximum sans diagnostic médical.
- Si un diagnostic médical existe, il n’y aucune limite en accès direct.
- Le kiné doit fournir un bilan initial et un compte-rendu au médecin traitant, intégré au Dossier Médical Partagé (DMP).

Alors, faut-il une ordonnance pour aller chez un kiné autour de moi ? Aujourd’hui, oui en cabinet classique. Mais à terme, l’accès direct en structure pourrait devenir la norme, tout en garantissant le remboursement dans des conditions encadrées. Cette évolution promet plus d’autonomie pour le patient, moins de charge pour les médecins, et une meilleure réactivité. Il ne reste plus qu’à suivre les résultats de l’expérimentation pour savoir si on adoptera ce modèle nationalement.
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