Dès les premières années d’école, certains enfants rencontrent de vraies difficultés pour lire, écrire ou orthographier correctement. Ainsi ces troubles peuvent relever d’une dyslexie ou d’une dysorthographie. Aussi il faut les repérer à temps pour permettre une prise en charge adaptée.
Reconnaître les signes dès la maternelle
Tout d’abord, il arrive qu’un enfant de cinq ans peine à s’exprimer clairement. S’il ne parvient pas à raconter une histoire à partir d’images, alors il peut présenter des signes précoces de dyslexie.
Puis en CP, l’enfant fait de nombreuses erreurs de lecture. En effet, il n’arrive pas à segmenter les mots en syllabes et se fatigue vite en écrivant. En CE1, les indices deviennent plus nets : lecture lente, écriture confuse, refus de lire, comportement replié, fatigue anormale.

Dépister au bon moment et avec les bons outils
Le dépistage de la dyslexie repose sur un enchaînement d’observations et d’examens à des âges clés :
- dès 2 ans en cas d’antécédents familiaux,
- à 4 ans pour évaluer la connaissance des lettres,
- à 6 ans lors de la visite médicale scolaire,
- puis entre 7 et 9 ans, période charnière pour confirmer une dyslexie.
Ce repérage peut venir de la famille, des enseignants, du médecin ou du personnel scolaire. Dès que les difficultés persistent malgré une aide adaptée, un bilan orthophonique s’impose.
Comprendre la nature des troubles : dyslexie ou dysorthographie ?
La dyslexie se manifeste par :
- confusions auditives : « pain » pour « bain »,
- inversions de lettres : « por » au lieu de « pro »,
- ajouts ou oublis dans les mots,
- lecture lente et imprécise.

La dysorthographie, souvent associée, engendre :
- fautes sur les homophones : « mer »/« mère »,
- erreurs de genre et de nombre,
- phrases grammaticalement incorrectes.
Dans tous les cas, ces troubles perturbent la scolarité, en particulier dans les matières demandant une bonne maîtrise de l’écrit.
S’appuyer sur une prise en charge structurée
Le bilan orthophonique permet de poser un diagnostic précis. D’autres examens complètent souvent le bilan selon les cas : test auditif, contrôle visuel, bilan psychomoteur ou neurologique. Aussi la rééducation orthophonique cible plusieurs dimensions :
- conscience phonologique : sons, rimes, segmentation,
- lecture syllabique et globale,
- mémoire de travail,
- fluidité de l’écriture.
Ainsi les séances régulières et individualisées misent sur la répétition. Et elles encouragent la confiance en soi. Selon la gravité du trouble, chaque enfant progresse à son rythme.

Adapter la scolarité au quotidien
Pour limiter l’impact des troubles dyslexiques, l’école doit proposer des ajustements :
- lecture orale des consignes,
- supports visuels clairs,
- outils numériques pour l’écriture,
- temps supplémentaire lors des évaluations.
Explorer d’autres pistes avec discernement
De plus certaines méthodes alternatives comme la rééducation posturale attirent des familles en quête de solutions. Mais leur efficacité n’est pas démontrée scientifiquement. Aussi ces approches peuvent être envisagées en complément, avec l’accord d’un médecin. Mais il ne s’agit jamais d’une solution unique.
Prendre en compte les troubles associés
Enfin un enfant dyslexique peut également présenter :
- dysphasie : langage oral,
- dyscalculie : logique,
- dyspraxie : motricité fine,
- dysgraphie : écriture lente,
- des troubles attentionnels ou émotionnels.
Ainsi un accompagnement pluridisciplinaire devient alors indispensable. Orthophoniste, psychomotricien ou pédopsychiatre peuvent intervenir de manière coordonnée.
Derrière chaque enfant dyslexique se cache un potentiel intact. En repérant tôt les signes et en misant sur une rééducation ciblée, il devient possible de transformer ces difficultés en opportunité de progression. Avec patience et bienveillance, chaque enfant peut retrouver goût à l’apprentissage et confiance en lui.
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