On entend souvent que manger bio revient à payer plus cher. Dans un contexte d’inflation généralisée, cette idée reçue revient régulièrement dans les conversations. Pourtant, derrière ce préjugé se cache une réalité bien plus nuancée. Au-delà des prix affichés, il s’agit surtout de repenser notre manière de consommer. Examinons les véritables leviers qui permettent de bien manger sans exploser son budget.
Comment comparer vice et vertu ?
D’un côté, les produits bio semblent plus chers. De l’autre, ils offrent une qualité nutritionnelle et environnementale bien supérieure. Alors comment comparer deux mondes si différents ? En effet, un yaourt bio n’a pas grand-chose à voir avec un yaourt industriel. Le premier soutient une agriculture respectueuse des sols et de l’eau. Tandis que le second masque son faible prix par des externalités coûteuses : pollution, appauvrissement des sols, atteinte à la santé publique. De plus, les produits non bio génèrent des frais indirects. Selon une étude du Commissariat général au développement durable, la dépollution de l’eau potable coûte 1,5 milliard d’euros par an en France. Aussi il s’agit d’un coût social que l’on paie sans s’en rendre compte. En choisissant le bio, on mise sur un avenir durable et une santé préservée.
Privilégier la qualité, pas la quantité
Certains produits bio affichent des prix plus élevés. Mais ce surcoût s’explique : plus de main-d’œuvre, pas de pesticides. Le résultat constitue une production plus exigeante et donc plus coûteuse. Toutefois en modifiant ses habitudes, on peut très largement compenser. Par exemple, il suffit de :
- cuisiner des produits bruts au lieu d’acheter du transformé,
- réduire la part de viande au profit des protéines végétales : lentilles, pois chiches, céréales,
- faire ses courses en vrac ou en circuit court,
- privilégier les produits de saison.
Ainsi, on achète moins, mais mieux. Et on redonne du sens à ses repas.
Focus sur les fruits, légumes et vrac : le vrai bon plan du bio
Contrairement aux idées reçues, les fruits et légumes bio ne sont pas toujours plus chers. Plusieurs enquêtes montrent même l’inverse. Dans de nombreuses villes, les pommes, salades ou courgettes bio des magasins spécialisés coûtent moins cher que les produits conventionnels des grandes surfaces. À Paris, une salade bio coûte 1,20 € chez Naturalia contre 2,50 € dans une supérette quelconque.
Même constat sur le vrac : céréales, graines, pâtes ou riz bio sont souvent 20 % moins chers dans un magasin bio autour de moi. Cela s’explique par la suppression des intermédiaires, des emballages inutiles, et par une logistique plus souple. À l’inverse, les grandes surfaces facturent parfois très cher un produit bio. De plus, elles utilisent un marketing parfois très discutable. Par exemple, une tablette de chocolat « bio » à bas prix n’offre ni traçabilité, ni cacao équitable, ni ingrédients de qualité.
Cuisiner : la clé pour manger mieux à moindre coût
En réalité, le vrai levier d’économie repose sur la cuisine. En réapprenant à préparer des plats simples à partir d’ingrédients bruts, on reprend la main sur son budget. En effet, une soupe maison coûte trois fois moins cher qu’une soupe en brique. Puis une salade de lentilles aux carottes râpées revient seulement à quelques centimes.De plus, cette démarche permet de réduire les déchets et de retrouver le goût des bonnes choses. Enfin le temps passé à cuisiner remplace parfois des heures devant la télévision ou le smartphone !
Ainsi les consommateurs bio cuisinent plus, mangent mieux, et souffrent moins de pathologies chroniques. Une étude Nutrinet-Santé confirme que l’obésité, le diabète et les maladies cardiovasculaires touchent moins les adeptes du bio.
Manger bio ne repose pas sur une question de budget mais de priorité. Si certains produits restent plus chers, beaucoup sont même moins chers que leurs équivalents non bio. Tout dépend de comment on achète et surtout de comment on cuisine ! Si vous aimez bien manger, cet article sur comment reconnaître un bon kebab va vous plaire.
