A chaque Toussaint, les cimetières se parent de couleurs éclatantes. Et les familles viennent honorer leurs défunts avec des chrysanthèmes. Mais pourquoi fleurit-on les tombes à cette période ?
Une coutume née après la Première Guerre mondiale
Contrairement à ce que l’on imagine, la coutume de fleurir les tombes à la Toussaint reste relativement récente. En effet, elle remonte à 1919, juste après la Première Guerre mondiale. À cette époque, le président Raymond Poincaré invite les Français à déposer des fleurs sur les tombes des soldats tombés au front. Ce geste apaisant vise à ramener un peu de couleur dans un pays meurtri. Puis très vite, cette pratique s’étend à toutes les tombes, civiles comme militaires. Alors le chrysanthème, robuste en automne, devient la fleur idéale. Ainsi sa résistance au froid et sa beauté durable en font la fleur du souvenir par excellence.
Toussaint et Jour des morts
On célèbre la Toussaint le 1er novembre. En effet, il s’agit d’une fête chrétienne dédiée à tous les saints. Puis le Jour des morts se situe le 2 novembre. Mais comme seul le 1er novembre reste férié, les familles profitent de ce jour pour se recueillir dans les cimetières. Peu à peu, les deux fêtes se confondent dans l’imaginaire collectif. Ainsi, fleurir une tombe à la Toussaint permet à la fois honorer les saints et se souvenir de ses défunts.
Le chrysanthème, fleur de mémoire
Le mot chrysanthème vient du grec chrysos « or et anthemon « fleur ». Aussi originaire d’Asie, cette plante se cultivée depuis plus de deux mille ans. En Chine et au Japon, elle symbolise la longévité, la pureté et même la joie. L’ironie culturelle veut qu’en Asie, le chrysanthème célèbre la vie. Alors qu’en France, il incarne le deuil. Mais au-delà de cette différence, son éclat automnal traduit la mémoire vivante. Ses multiples couleurs permettent à chacun d’exprimer son attachement à sa manière. Ainsi les chrysanthèmes blancs rappellent la paix. Tandis que les rouges symbolisent l’amour éternel.
Une fleur pratique et symbolique
Si les chrysanthèmes ont caractère incontournable dans les cimetières. En effet, leur floraison tardive au cœur de l’automne, coïncide parfaitement avec la période de la Toussaint. De plus, leur résistance au froid leur permet de conserver leur éclat même sous les premières gelées. Ainsi les fleuristes français cultivent d’ailleurs chaque année des millions de plants. Aussi à Paris, plus de 75 000 chrysanthèmes décorent les espaces publics et les tombes. Chaque année, plusieurs millions de foyers achètent ces fleurs pour la Toussaint. Voici la preuve que la tradition reste bien vivante.
Fleurir les tombes à la Toussaint ne constitue pas seulement un acte de deuil. Aussi il s’agit d’un geste d’amour, un lien entre générations. En effet, le cimetière autour de moi se transforment en véritables jardins de mémoire. Les couleurs vives contrastent avec la pierre grise. Ainsi cela rappelle que la beauté peut encore adoucir l’absence.
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